J'ai tout
de Thierry Illouz - Editions Buchet-Chastel
Création février 2014
Thierry Illouz est né en 1961 à Sétif en Algérie. Avocat spécialisé en droit pénal et social, il écrit des romans publiés chez Fayard : L'ombre allongée (2001), Quand un soldat (2003) et des textes pour le théâtre : J’ai tout (2005), lu par Charles Berling dans Textes Nus (SACD) dirigé par Jean-Michel Ribes au Festival d’Avignon 2000 et Malédiction (Éditions de l’Amandier).
J'ai tout à été interprété par Jean-Damien Barbin dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes et présenté au théâtre du Rond Point en 2007.
Par ailleurs, Thierry Illouz écrit aussi seul (ou en collaboration avec Marie Nimier) des textes de chansons pour Art Mengo, Lambert Wilson, Lokua Kanza, Clarika, Mauranne...
La presse
Christophe Laparra a conçu le spectacle comme une errance nocturne dont chaque station est un combat secret, souterrain avec la peur et l’obscurité. Il joue lui-même cet homme à terre qui, bravache, tente d’échapper au sol, au gouffre, au tapis des k.o. en s’envolant à force de mots orgueilleux et de tournoiements de bête. Il est d’une extraordinaire nervosité, non pas technique, non pas spectaculaire, mais profonde, mais bouleversante. Quelle intensité dans la maîtrise tremblée du langage et l’engagement physique ! Ce solo, qui fait oublier tous les griefs qu’on peut avoir contre certains types de spectacle à un personnage, est un coup de poing de grande classe.
Gilles Costaz - WebThéâtre
« J’ai tout » est un seul en scène mis en scène et interprété par un acteur superbe, Christophe Laparra. C'est est un très bel acteur, il joue tout en finesse, il chuchote bien souvent parce qu’il se parle à lui-même, ça va parfois jusqu’au cri, sur un texte absolument magnifique, puissant, brûlant.
Diane Shenouda / Coup de cœur - Europe 1
Ceux qui croient aux vertus du théâtre pour exorciser tous nos maux applaudiront la performance de Christophe Laparra, et le texte de Thierry Illouz qui donne la parole à un surhumain humilié, oh combien humain.
Evelyne Trân - Le Monde.fr
Au sortir de cette incarnation saisissante, comment Christophe Laparra réapprend-il chaque jour à vivre dans la banale communauté des hommes ? Comment y parviendrons-nous désormais ? Merci à ce théâtre qui donne à voir ceux que nous croisons chaque jour sans les voir, dans la transparence d’un regard qui nie leur existence même, que nous côtoyons en toute indifférence au cri d’amour qu’ils éructent à la face de notre quiétude blasée.
A.D - Spectacles Selection
Le texte de Thierry Illouz sert un monologue dramatique où la folie tient le premier rôle. Et le comédien Christophe Lappara excelle dans l'exercice.
Elodie Cabrera - Bscnews.fr
Thierry Illouz signe un monologue dramatique saisissant, à rapprocher de celui du dramaturge autrichien Peter Turrini intitulé "Enfin, la fin", qui rend compte de l'enfermement mental d'un homme en état de détresse et constitue une formidable partition de jeu pour un acteur. Sur scène, la prestation de Christophe Laparra s'avère tout aussi convaincante que puissante.
MM - Froggy's Delight
« J'ai tout » est une pièce au jeu et à la mise en scène exceptionnels : on croit tout de suite tant au personnage qu'à la situation, qui sont traités de façon très réalistes.
Pierre FRANÇOIS, Septembre 2014 - Critique dramatique
Le texte de Thierry Illouz est d'une force incroyable (…)
Christophe Laparra fait vivre son personnage avec une rare intensité. Son engagement est total.
Chrystel Chabert-Ossart - France 3 Culture Box
Christophe Laparra met en scène et interprète le monologue de Thierry Illouz avec un brio extrême. Une pièce intense, un coup de poing au plexus.
Jean-Michel Gautier - La Marseillaise
Une performance intense et énergique à la hauteur d’un texte bouleversant.
Léonard Rembert - Vaucluse matin
Christophe Laparra se livre à une performance d’acteur impressionnante.
Audrey Jean - Theatres.com
Christophe Laparra, offre une des meilleures interprétations vues dans le OFF 2014 d’Avignon.
Saad Lahbil - Dans la tête du spectateur
J'ai tout, un soliloque dramatique qui campe le délire d'un homme dont l'univers social et affectif s'effondre mais qui dénie magistralement cette réalité en s'offrant la représentation fantasmatique de sa puissance. La démonstration de force d'un homme face à la vie dans une verve brûlante comme un Sirocco.
Metteur en scène / interprète : Christophe Laparra
Direction d'acteur / regard extérieur : Marie Ballet
Costume : Dulcie Best
Création sonore : Jean-Kristoff Camps
Lumière : Bruno Bescheron
Objet scénographique : Céline Larvor
Régie générale : Elodie Gérard
Production : Théâtre de Paille - Cie Oui Aujourd’hui
Coproduction : Comédie de Picardie - scène conventionnée Amiens, Le Palace à Montataire
Aide à la création et à la diffusion : Conseil Général de l'Oise
Aide à la diffusion : Conseil Régional de Picardie
Soutiens : Arcadi Île-de-France, dans le cadre des Plateaux solidaires - Mairie de Beauvais - Le Hublot à Colombes
Le texte
Il se tient au milieu d’un hall de gare désert.
Il a les cheveux collés au front.
Il est beau, élégant. Il sourit.
- Je crains rien, les mines, les bombes, rien.
Son arrogance masque une douleur intense. Il a été attaqué, il a été piétiné. Il refuse de rendre victorieux le mal qui l’habite. Il ne grimace pas de douleur. Il avance et recule comme un boxeur.
Il a tout.
Un homme rencontre son ennemi dans le hall désert d’une gare. Il se livre alors à une vraie démonstration de sa véritable force ; il a décidé d’en découdre jusqu’au bout avec ce que cet ennemi a pu porter d’humiliation, de mépris, de désignation et de haine.
Il va lui offrir le spectacle d’une puissance insoupçonnable, inimaginable, une force à la mesure des coups reçus, une force surhumaine, celle que l’on espère, que l’on voudrait, dont on rêverait après les rabaissements et les hontes, une force qui réparerait le monde entier.
Mais où peut bien mener une lutte à mort contre cette part délétère, ce reproche écrasant de n’avoir rien dans les mains, d’être dépossédé, d’avoir échoué en tout, d’avoir perdu amour, travail et tout ce qui d’ordinaire est censé tenir les hommes debout ?
Thierry Illouz
La presse à propos du texte
Cinquante pages de violence, de rage, un monologue coup de poing. (…) Thierry Illouz réussit ce tour de force de ne pas rendre son monologue univoque, délire éperdu d’un homme ayant perdu l’esprit. (…) J’ai tout résonne parfois comme les plus beaux textes révoltés de Bernard-Marie Koltès. On mesure le compliment : il est mérité.
Politis, Christophe Kantcheff
Illouz joue brillamment avec les mots, avec la misère, le désarroi, la solitude : on peut dire bien des choses dans un monologue.
Le monde des livres, J. Sn