top of page

DANIEL KEENE
MÉMOIRES ERRANTES
Huit variations sur la mémoire
 

Je dis je, Kaddish, Brève obscurité, Ce qui demeure, Vespérale, Deux tibias, La pluie, Le premier train

Huit monologues de Daniel Keene

Traduction Séverine Magois - Éditions Théâtrales

Création tous publics 2026
IMG_2886.jpeg

Mise en scène

Lumière / Scénographie / Costumes

Christophe Laparra

 

Interprétation

Patricia Varnay

Christophe Laparra

 

Conseiller sonore 

Jean-Kristoff Camps

 

Conseiller lumière et vidéo

Guillaume Junot

 

Production

Théâtre de Paille

 

Coproduction

en cours

 

Accueil en résidence

Théâtre Aleph, Le lieu de l'Autre-Anis-Gras

 

Subventions

Conseil Départemental de l'Oise

en cours

 

(…) aujourd’hui dans la lumière diffuse de son esprit défaillant celui-là qu’elle n’a pas aimé mais qui l’avait aimée était un être qu’elle désirait reconnaître

 

Car peut-être que reconnaître c’était aimer

 

Elle ne savait pas

 

extrait de Vespérale de Daniel Keene

LE PROJET

Une double proposition artistique sur le thème de la mémoire

​​

Huit monologues, huit récits intimes, huit petites histoires...

L'histoire d'une femme qui dit « je » pour dire « nous », l'histoire d'un veuf éploré par le récent décès de sa femme, l'histoire d'une femme qui voudrait entendre à nouveau le son du violon de l'être qui l'a aimée sans être aimé d'elle, l'histoire d'un homme qui dresse la liste de ce qui demeure d'une vie, l'histoire d'une femme qui aimerait avoir quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui se contenterait de l'écouter sans rien dire, l'histoire d'un vagabond qui a trouvé un enfant dans les poubelles, l'histoire d'un homme qui conte le récit d'un enfant fuyant avec sa mère le sifflement du grand train noir, le récit d'une vieille femme qui raconte les derniers passages des hommes, femmes et enfants emportés par les trains de la mort.

 

UNE GRANDE FORME

Une proposition théâtrale, pour une actrice et un acteur, composée de huit monologues de Daniel Keene. L'actrice et l'acteur vont respectivement dire, conter, incarner la mémoire de quatre femmes et de quatre hommes dont l'histoire intime résonne avec l'Histoire du monde. Voir la note d'intention ci-après.

 

 

UNE PETITE FORME

 

Une proposition artistique itinérante sur le thème de la mémoire et à destination des collégiens et des lycéens. Conçue pour se jouer dans les salles de classes, cette proposition théâtrale, pour une actrice et un acteur, est composée de huit monologues de Daniel Keene. L'actrice et l'acteur vont respectivement d'une salle de classe à une autre pour dire, conter la mémoire de femmes et d'hommes dont l'histoire intime résonne avec l'Histoire du monde.

 

Cette petite forme, autonome, pourra également être proposée dans le cadre d'actions culturelles en accompagnement des représentations de la grande forme.

​​​​​​​​

 

Le besoin d’intimité fait partie de ces besoins suprêmes tellement abusés

 

extrait de Deux tibias de Daniel Keene

​​​

​​

NOTE D'INTENTION

Il y aura très certainement une matière au sol. A priori, une matière de couleur grise. Cette matière délimitera un espace scénique rectangulaire d'environ 6m d'ouverture sur 5m de profondeur. Cet espace scénique sera appelé LA ZONE GRISE.

 

Après avoir assimilé le lager (Camp : lieu de rassemblement, pour un campement, un internement, …) comme un laboratoire, Primo Levi définit cette fameuse «zone grise» de la façon suivante: « [Le] Lager qui (dans sa version soviétique également) peut bien servir de « laboratoire » ; la classe hybride des prisonniers-fonctionnaires en constitue l’ossature, et, en même temps, l’élément le plus inquiétant. C’est une zone grise, aux contours mal définis, qui sépare et relie à la fois les deux camps des maîtres et des esclaves ».

 

Il y aura probablement trois palettes en bois brut. Ces trois palettes seront fixées ensemble dans le sens de la longueur et montées sur des roulettes. Elles formeront ainsi une large bande de bois mobile rectangulaire d'environ 3m de long sur 1,5m de large que nous appellerons LA PLATE-FORME ou PLATEFORME.

 

Plateforme, plate-forme. Surface plane, horizontale, plus ou moins surélevée. Exemple : Plateforme de quai.

 

Cette PLATE-FORME, qui sera disposée de manière horizontale par rapport au public, sera manipulée à vue par l'acteur et l'actrice et évoluera dans LA ZONE GRISE depuis le lointain vers l'avant-scène.

 

Il y aura très vraisemblablement une table. Une simple table en bois et aux dimensions modestes. Cette table en bois sera installée sur LA PLATE-FORME.

 

Il y aura sans doute deux chaises. Deux chaises simples en paille. Ces deux chaises seront disposées de part et d'autre de la table en bois qui sera disposée sur LA PLATE-FORME.

 

Il n'est pas impossible, qu'à un moment donné, cette table et/ou ces deux chaises se retrouvent hors de LA PLATEFORME, qu'elles soient placées dans LA ZONE GRISE.

 

Il est fort probable, qu'à un moment précis du spectacle, une source lumineuse de type industriel sera suspendue quelque part au-dessus de LA PLATE-FORME et/ou de LA ZONE GRISE. Il est fort possible également qu'une rampe de néons soit disposée à l'avant de LA ZONE GRISE. Il y a de fortes chances aussi pour que LA ZONE GRISE soit éclairée dès l'entrée public mais faiblement. Toute la création lumière du spectacle travaillera à la création d'une lumière grise.

 

Pour la photographie, les gris qualifient l’ensemble des possibles. S’il s’agit de qualifier la lumière réfléchie, le gris se situe entre une réflexion complète de lumière, le blanc, et une absence complète de réflexion de la lumière, le noir.

 

Il y aura très certainement un environnement sonore propre à LA PLATEFORME et/ou à LA ZONE GRISE. Une matière sonore composée de voix soufflées, parlées, d'ambiances réalistes, oniriques, de nappes électro-acoustiques...

 

Il y aura possiblement des projections filmiques sur le mur de fond de scène. Une bande rectangulaire vidéo projetée sur le mur de fond de scène, que nous appellerons fenêtre FILMIQUE.

 

Fenêtre, nom féminin. Ouverture (faite dans un mur) pour laisser pénétrer l'air et la lumière ; ensemble formé par cette ouverture et le dispositif qui la ferme....

 

Filmique, adjectif. Relatif au cinéma. Qui concerne une œuvre du septième art, généralement un film. Se dit également d'un dispositif ayant des capacités d'enregistrement propre à réaliser des films, c'est-à-dire des vidéos montées pour produire du sens.

 

À travers cette FENÊTRE FILMIQUE, nous verrons apparaître, c'est à dire devenir visibles, distincts ; se montrer soudainement... : le titre du spectacle, le titre de chaque monologue, l'extrait du poème que l'auteur a attribué à chacun de ses monologues... ou encore, les images muettes d'un paysage filmé depuis un train en mouvement... des images filmiques déliées de leurs sons donc...

 

En organisant la déliaison du son et de l'image, le cinéma met en concurrence le regard, attentif au contour des figures, et l'écoute, sensible à leur devenir.

 

Il est à peu près certain que l'acteur et l'actrice seront déjà présents dans LA ZONE GRISE et/ou sur LA PLATE-FORME dès l'entrée des spectateurs.

 

Les costumes seront très certainement sobres et dans les tons gris, noirs ou encore marron. A priori, l'actrice et l'acteur porteront de simples pantalons unis, des hauts à manches longues unis et neutres, des chaussures noires... peut-être auront-ils des manteaux... Il s'agit davantage de chercher à représenter, à incarner des figures que des personnages à proprement parler... d'où cette volonté, ce souhait, cette recherche, ce désir de Neutre (pour paraphraser Roland Barthes) dans les costumes.

 

Christophe LAPARRA – novembre 2024

Elle est dans ce qu’on appelle une fosse commune pour indigents évidemment

je ne pouvais pas mieux faire pour elle

 

Y a des gens qui seraient choqués d’apprendre qu’y a encore des fosses communes pour indigents

ils pourraient penser que tout ça c’était y a bien des années

quand il y avait des mendiants et autres pareils

 

Y a des gens qui mendient aujourd’hui évidemment

 

On ne les appelle plus des fosses communes pour indigents évidemment

peut-être que la confusion vient de là quant au fait qu’il n’y a plus d’indigents

 

Il y en a évidemment

 

extrait de Kaddish de Daniel Keene

​​

​​​​​

LES HUIT MONOLOGUES

 

 

Je dis je (I Say I)

2011 - une femme

Le monologue d'une femme qui se fait mémoire du monde et des hommes. Elle dit « je » pour dire « nous », et elle rappelle les souvenirs de ceux que nous avons croisés, embrassés, ignorés. Elle est ce qui nous hante, et ce qui nous manque.

 

Kaddish (kaddish)

2001 - un homme

Le monologue d'un homme dont la femme vient de mourir. Seul face à la misère de son existence, que reste-il encore à espérer ? Vivre n'est plus qu'une question d'habitude. Le lecteur / spectateur est confronté à la parole froide et lisse d'un personnage non pas révolté mais résigné, pour qui le souvenir reste l'unique refuge.

 

Vespérale (vespers)

une femme

Le monologue d'une femme qui voudrait entendre à nouveau le son du violon sous les mains pâles et gracieuses de l'être qui l'avait aimée sans être aimé d'elle en retour. Aujourd'hui, dans la lumière diffuse de son esprit défaillant, c'est un être qu'elle désirerait reconnaître car peut-être que reconnaître c'est aimer.

 

Ce qui demeure (what remains)

2003 - un homme 

Le monologue d'un homme assis à une table qui parle dans un microphone. Il lit des extraits d'une liste : sa maison, le jardin autour de sa maison, le passage des saisons, sa femme se brossant les cheveux, les mains de son fils lorsqu'il dort... Régulièrement, il lève les yeux de sa liste et pose des questions : Où est mon fils ? Où est ma femme ? Sont-ils morts ? Suis-je mort ?

​​

Brève obscurité (brief darkness)

2003 - une femme ​

Le monologue d'une femme qui raconte ses journées faîtes des petites choses, des évènements tout simples du quotidien. Elle se souvient de son père, s'allonge dans le silence, marche dans les rues, va à la bibliothèque.... Elle aimerait avoir quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui se contenterait de l'écouter sans rien dire.

 

Deux tibias (two shanks)

2001 - un homme

Le monologue brillant d'un vagabond. Face à la ville et ses lumières, il défend ses ruines et ses étoiles. Lorsqu'il trouve, au milieu des poubelles, un petit corps qui bouge encore, il n'hésite pas à le mettre au chaud, dans la doublure de son manteau. Mais la nuit menace... Qui ouvrira les yeux sur le jour ? Une écriture dramatique bouleversante qui questionne notre humanité.

 

La pluie (the rain)

2001 - une femme

Le monologue d'une vieille femme qui raconte les derniers passages des hommes, des femmes et des enfants emportés par les trains de la mort. Les déportés lui confient les quelques souvenirs, les quelques bricoles qu'elle peut conserver, trier et dont elle voudra prendre soin, jusqu'à leur retour.

 

Le premier train (jamais et toujours) (the first train – never and always)

2007 - un homme

Le monologue d'un homme assis sur un tabouret en bois qui nettoie ou répare des souliers d'enfants. Il raconte l'histoire d'un petit garçon qui vit seul avec sa mère. Un matin, l'enfant entend siffler un train, depuis la fenêtre de sa chambre, il le voit descendre la colline puis entrer dans sa ville. Sa mère le prend dans ses bras et court à travers la ville. Elle l'installe confortablement dans un carton. Couché dans l'obscurité de ce carton, l'enfant entend les pas de sa mère qui s'éloignent puis le sifflement du train qui s'éloigne de plus en plus, qui grimpe sur la colline.

 

peu importe comment peu importe à quel point à quel point on a été réels peu importe à quel point on sent qu’on l’a été à quel point on a été présents à quel point on a été vivants on a tous tous été vivants on est tous vivants tous autant qu’on est​

extrait de La pluie de Daniel Keene

​​

​​

 

L'AUTEUR

                                          DANIEL KEENE

                                                          Né en 1955 à Melbourne (Australie), il écrit pour le théâtre, le cinéma et la radio                                                                              depuis 1979, après avoir été brièvement comédien puis metteur en scène.

 

                                                         De 1997 à 2002, Daniel Keene a travaillé en étroite collaboration avec la metteuse en                                                                  scène Ariette Taylor. Ensemble ils ont fondé le Keene/Taylor Theatre Project qui a                                                                      créé trois de ses pièces longues et une trentaine de ses pièces courtes.

 

Au-delà de l’Australie, ses pièces on été jouées à New York, Pékin, Berlin, Tokyo, Lisbonne… Nombre d’entre elles ont été distinguées par d’importants prix dramatiques et littéraires. The Serpent’s Teeth (Les Dents du serpent) est créé par la Sydney Theatre Company, au prestigieux Opera House, en avril-mai 2008. À la suite de cette création, la Melbourne Theatre Company lui passe commande d’un texte, Life Without Me, créé en octobre 2010 dans le cadre du Festival international de Melbourne et unanimement salué par la critique. En janvier 2014, le metteur en scène anglais Stephen Rayne crée à Sydney The Long Way Home, pièce inspirée des témoignages de soldats de retour d’Irak et d’Afghanistan, qui feront eux-mêmes partie de la distribution.

 

Depuis 1999, de nombreuses créations de ses textes ont vu le jour en France dans des mises en scène de Jacques Nichet, Alexandre Haslé, Laurent Gutmann, Laurent Laffargue, Renaud Cojo, Laurent Hatat, Maurice Bénichou, Didier Bezace, Carole Thibaut, Robert Bouvier, Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma, Laurent Crovella, Mathias Simons, Ariane Moret, Fanny Malterre, Antoine Marneur… Il écrit régulièrement des textes à la demande de compagnies et de metteurs en scène français.

 

Plusieurs de ses pièces ont également été diffusés sur France Culture.

 

Deux courts-métrages ont été adaptés de ses pièces courtes : Avis aux intéressés réalisé par Cédric Romain, et Marion (adapté de porteuses de lumière) réalisé par Nathalie et Raphaël Holt.

 

En 2009, L’Apprenti, son premier texte jeune public, se voit décerner le prix Théâtre en pages, prix de la littérature jeunesse du Conseil général de la Haute-Garonne en partenariat avec le Théâtre national de Toulouse ; en 2014, il est distingué par le prix Théâtre à la Page (académie de Grenoble).

 

En mai 2010, il est l’invité d’honneur du 6e Salon du théâtre et de l’édition théâtrale, dirigé par François Leclère.

 

Daniel Keene a été plusieurs fois accueilli en France comme auteur en résidence. Notamment au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers en 2004 et à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon - Centre national des écritures du spectacle en 2015, 2016 et 2017.

 

En 2016, Daniel Keene est nommé au grade de chevalier des Arts et des Lettres.

 

Son œuvre, publiée pour l’essentiel aux éditions Théâtrales, est traduite et représentée en France et sur l’ensemble des territoires francophones par Séverine Magois.

Daniel Keene.png

Septembre 2025 - Le Théâtre de Paille fête ses 30 ans !

2 spectacles cette saison au Théâtre Essaïon à Paris - Les Carnets du sous-sol et L'Ogrelet

bottom of page